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Dans - Dedans 

Roland Cognet - Léo Delarue - Toni Grand - Konrad Loder

La Tannerie / Eté 2017

Commissariat de l’exposition

Emmanuel Lesgourgues - Erwan Le Bourdonnec

Il est commun de penser que deux formes d’actions existent pour les sculpteurs: certains vont tailler une matière brute pour chercher la forme (une pierre ou une pièce de bois massif...), d’autres vont mettre en oeuvre de la matière (ou associer des éléments).

La première retire, la seconde ajoute. La première révèle une forme qui était contenue dans la matière, la deuxième construit et élabore un assemblage. Techniquement, la

première cherche une forme «à l’intérieur», la seconde se déploie dans l’espace.

Pourtant, par la maîtrise de l’artiste, certaines formes travaillées par retrait semblent littéralement pousser de l’intérieur, et certaines formes nées d’un assemblage contiennent une énergie que leur déploiement ne réduit.

Les pratiques techniques varient selon les matières et les matériaux, elles se déclinent indéfiniment entre ces deux types d’actions, et nombreux sont les sculpteurs contemporains qui voyagent entre ces deux pratiques fondamentales.

L’exposition «Dans – Dedans» donne à voir des pièces de la collection QUASAR dont les matériaux et modes d’élaborations sont très variés.

Pourtant – avec une puissance formelle indéniable - elles semblent toutes devoir tenir, ou contenir. Nulle dispersion formelle ou évaporation, elles proposent toutes (par la circularité déclinée ?) un rapport à l’objet qui contient plus que lui-même. En dedans.

Dans les oeuvres présentées de Roland Cognet, de Léo Delarue, de Toni Grand et celles de Konrad Loder, on retrouve cette recherche d’une logique interne, d’une densité, d’un mode de croissance ou de déploiement.

Pour nous, elles ont ceci en commun d’interroger le dans-dedans comme thème fécond. Ce dénominateur commun est à relire avec les oeuvres graphiques récentes proposées par les artistes, mais aussi avec les pratiques et productions contemporaines. Ces oeuvres nous parlent de l’objet sculptural et de son rapport à l’espace, de leur rapport direct au sol… Avec leurs possibles déploiements, elles introduisent aussi l’idée de l’installation.

Dans cette sélection, on retrouve l’oeil du collectionneur, non pas dans l’affection pour un systématisme formel, une limite posée par le style ou la manière de faire, mais dans ce qui construit une cohérence singulière, des choix. Collectionner est une trajectoire pour accompagner les artistes, donner du crédit à leur travail, mais c’est aussi un chemin pour constituer un ensemble de pièces, rassembler et donner du sens.

Le collectionneur ajoute.

«Ces oeuvres incarnent toutes les démarches formelles, les pensées et théories qui ont animé les effervescences artistiques de cette fin du XXe siècle» précise Emmanuel Lesgourgues. A l’intérieur de cet ensemble de sculptures, choisir des pièces et les exposer est encore un autre travail sur la forme et la visibilité de la collection.

Le curateur retire.

Erwan Le Bourdonnec, « Moins - Plus  »  2017

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