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Bande à part

Exposition collective

Peyrehorade / Octobre 2017

Commissariat de l’exposition

Jean-Marc Terrasse 

En 1964, Jean-Luc Godard tourne Bande à part, avec Anna Karina la femme dont il voudrait bien faire son œuvre. C'est un film à la narration éclatée proche de la peinture; le sujet, inspiré d'un roman américain, ne se laisse pas facilement saisir. Bande à part, c'est ce que fait tout collectionneur en rassemblant les œuvres qu'il aime. Elle fait bande à part, peut-on dire d'une collection originale réussie. 

Dans les années 70, les artistes américains qui depuis un bon siècle subissent l’influence de Paris deviennent les maitres à peindre et à créer des artistes européens. Mais comme Godard avec le roman américain, ces derniers font autre chose de cette inspiration. On leur reproche d’ailleurs de faire bande à part du marché mondial. 

Dans les années 1980-2000, Jean-Jacques Lesgourgues construit une collection originale, à l’écart des courants dominants du marché avec les artistes qu’il aime, Suisses, Espagnols, Français, tous vivants en France. Le temps lui a donné raison, sa petite bande tient le choc des années, elle est à part. Dans Bande à part Godard fait chanter du Ferré/Aragon à Anna Karina, moment de grâce et de poésie dans le métro. Les images de la ville défilent sur la voix murmurée, une langue française inouïe dite avec un accent indéfinissable venu d’ailleurs : il n’y a plus de frontière à la culture, ni plus de racines, peut-être : oh je suis bien votre semblable, dit la chanson. 

Jean-Marc Terrasse / Commissaire de l'exposition 

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