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L' ŒIL PEINT
François Priser

Peyrehorade / Avril 2022 >> Septembre 2022

Commissariat de l’exposition

Emmanuel  Lesgourgues & François Prsier

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© photographies Nicolas Bouriette

Ce titre est une extrapolation de L’Oeil écoute de Paul Claudel, ce dernier accordant une importance majeure à la composition et au travail du temps, désireux de faire d’une oeuvre un lieu d’écoute, de sensibilité mais aussi de conquête intellectuelle.

 

Dans son cycle d’expositions intitulé Regards en Atelier, Quasar Donation Lesgourgues présentera du 8 avril au 30 septembre 2022 un ensemble choisi d’oeuvres acquises  depuis 1987. 

 

Dans sa plus récente exposition au Sénat (septembre 2019), T. Blaise dans son introduction au catalogue résume parfaitement l’itinéraire du peintre.

« Reconnu comme une figure singulière de la scène artistique française, François Priser n’a cessé de montrer tout au long de sa longue carrière son étonnante faculté de se renouveler et sa volonté d’élargir et d’approfondir une oeuvre protéiforme qui lui est propre et qui échappe quelque peu aux critères d’évaluation et de classification en usage. Depuis les années 80 il revendique une rupture définitive avec la distinction abstraction-figuration sous l’influence assumée d’artiste comme Sigmar Polke et Gerhard RIchter qu’il eut l’occasion de rencontrer au cours de ses études. 

Né en 1954 à Yvetot en Haute-Normandie (“qui vaut bien Constantinople “, si l’on en croit Flaubert) François Priser est peintre mais aussi écrivain et scénographe. Son oeuvre marquée par les notions de Temps et de Métamorphoses, est imprégnée de littérature et de philosophie mais c’est toujours sans ostentation, avec élégance et simplicité que le peintre convoque à sa table des opérations la tradition de l’histoire de la peinture… » 

 

Priser n’est pas dans la représentation des choses ; au contraire, c’est à travers les oeuvres elles-mêmes qu’il voit le monde et le peint à son tour : l’oeil peint. Il aime mettre pour ainsi dire la représentation en abîme. Il a plus que tout le goût de voir. C’est pour mieux voir qu’il peint. 

Dans cette sorte de rétrospective, le choix est fait de montrer à Peyrehorade plusieurs aspects distincts de son travail durant ces quarante dernières années : d’abord les oeuvres qu’on qualifiera d’« historiques », c’est-à-dire les toiles des années 80 qui furent les premières à rejoindre la collection de Jean-Jacques Lesgourgues - pour l’essentiel des oeuvres sur goudron, de formats conséquents, constituées d’éléments géométriques abstraits qui font invariablement penser à des éléments d’architecture et des fragments de mosaïques, de pavements, d’azuleros, dont il affectionne de trouver les traces dans les civilisations les plus anciennes. Ces peintures dénotent déjà son goût pour les systèmes de composition, pour les matières riches et singulières, vibratiles et denses. Elles dévoilent, en corollaire, l’intérêt jamais démenti qu’il porte à la notion de Temps, notion sur laquelle il s’est souvent expliqué, sa « grande affaire » comme il le dit lui-même.   

Le deuxième volet de cette sélection consiste en l’exposition d’une suite de portraits d’artistes exécutés pour honorer une commande de Jean-Jacques Lesgourgues entre 1999 et 2000. Cette suite comprend les portraits de Picasso, Cézanne, Matisse, Giacometti, Zadkine, Brancusi, Soulages, Viallat, César, Dubuffet et l’autoportrait de Priser lui-même. 

Le troisième volet présente une sélection d’oeuvres, majoritairement des peintures sur toiles et quelques autres sur papier, d’époques et de genres variés, abstraites ou figuratives, qui ont fait l’objet d’une conséquente donation récente de l’artiste à Quasar. La majorité d’entre elles figurait en 2019 à l’exposition à l’Orangerie du Sénat à Paris, intitulée Par dessus toute chose, d’autres à l’exposition à l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen en 2013, intitulée 17h59.

Par ailleurs Emmanuel Lesgourgues et Quasar ont fait aussi le choix d’exposer hors collection un singulier ensemble d’une quinzaine de peintures sur papier sur le thème unique de l’Agneau mystique, réalisé au cours de ces derniers mois et qui a le mérite de présenter une parfaite synthèse de son art en illustrant bien à propos ses centres d’intérêts et ses préoccupations : la rigueur compositionnelle, le plaisir de travailler les matières, le goût des références - en l’occurrence à la grande peinture espagnole dont il est depuis toujours un observateur admiratif, son appétence pour les formes d’entremêlement du sacré et du profane et du genre savant et drôle qui caractérisent sa manière d’être au monde ainsi qu’en témoignent également ses écrits.

 

Jean-Claude Thévenin en collaboration avec François Priser 

 

 

Pour en savoir plus :

http:/francois-priser.fr

 

Dernières expositions personnelles :

2022 - Galerie AREA - Paris

2019 - Orangerie du Sénat - Paris

2014 - Galerie AREA - Paris

2014 - Galerie Production Autre - Le Havre.

2013 - Abbatiale Saint-Ouen - Rouen

 

 

Publications et articles récents : 

- Monographie : Alin Avila, Par-dessus toute chose, Paris, AREA-Descartes et Cie, 2014.

- « Danser, acte visible de vie », AREA revue n°28, 2013.

- Catriona Seth (dir.), Édition Thierry Marchaisse, 7 novembre 2014

- Lettre à Flaubert, sous la direction d’Yvan Leclerc, Édition Thierry Marchaisse, 15 juin 2017.

- Claire Dubost, Postface à l’ouvrage Le Géographe, le botaniste et l’apothicaire, AREA-Paris, collection Vingt-Quatre-Seize, 1octobre 2018 

- « Vouer son sérieux à la désinvolture », Entretien avec Théodore Blaise, Curiosités-Incuriosités, AREA Revue N°34, 4 avril 2018

- « La Qualité même de la différence », idem.

- « Oui, Le peintre descend du singe », AREA Revue n°35, 4 avril 2019 

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